Par
Le Docteur Murièle Maurel
Psychiatre
réunion du jeudi 14 février 2013
Album : Troubles bipolaires et schizophrenie
21 images
Voir l'album
Album : Evolution des etats psychotiques aigus
24 images
Voir l'album
On a souvent des difficultés de diagnostique entre les bipolaires de Type 1 et les schizophrènes, il est possible de prendre un bipolaire de Type 1 pour un schizophrène.
Lors d’un premier épisode, il est le plus souvent impossible de distinguer un Trouble Bipolaire de type 1 et une Schizophrénie. En particulier lorsqu’il existe des idées délirantes ou des hallucinations qui existent dans au moins 40% des états maniaques ou mixtes.
Ces deux maladies ont de nombreux points communs, en particulier une grande sensibilité, qui peut pour certains les conduire vers des carrières prestigieuses. Mais cette sensibilité peut les rendre vulnérables aux facteurs environnementaux stressants.
Les bipolaires et schizophrènes peuvent prendre les mêmes médicaments.
Une personne atteinte de schizophrénie aura des problèmes de concentration et d’organisation contrairement à une personne atteinte de trouble bipolaire
Les deux maladies sont responsables de troubles de l’attention et de la concentration. Ces troubles sont identiques, mais moins marqués dans le trouble bipolaire.
Idées délirantes et hallucinations au moins dans 40 % des bipolaires. Les TB (troubles bipolaires) étant des personnes d’une grande sensibilité (on peut y trouver des peintres, comédiens, mathématiciens, philosophes), dépendent de l’environnement, elles peuvent rechuter à cause de cette dernière, d’où l’importance d’avoir une bonne hygiène de vie.
Le Docteur Maurel nous invite à jeter un coup d’oeil sur google « Meth Faces », pour voir la différence entre avant et après qu’une personne utilise des drogues, on peut y voir la dégradation du visage que cela provoque. Entendre une voix dans sa tête est psychique. L’intuition ou interprétation délirante est le fait d’interpréter des signes qui n’existent pas en réalité, mais que nous interprétons. Exemple d’associer une croyance quand on voit 3 voitures blanches l’une à côté de l’autre. Il est fortement conseillé à une femme après un accouchement, de reprendre très vite le traitement qu’elle avait avant d’être enceinte. Le Docteur Maurel n’est pas totalement contre le fait de donner de la cortisone, même si cela donne la pêche.
Ma position est que tout patient doit être traité sur le plan médical du mieux que possible, qu’il souffre d’un trouble bipolaire ou pas. Si un traitement est dangereux pour l’humeur, et nécessaire sur le plan médical, c’est le médical, le plus grave qui doit primer et c’est au psychiatre de surveiller l’humeur et d’arranger le traitement anti maniaque si nécessaire.
Différences entre bipolaire de Type I et de Type II :
* Description Bipolaire de Type I :
↗ GLAD
Grande phase Maniaque → BAD
→ MAD
↘ SAD
GLAD : joyeux, euphorique
BAD : hostile, pressé, urgence, irritable, énervé
MAD : fou, hallucinatoire, délirant
SAD : tristesse, mixte = haut et bas en même temps
* Description Bipolaire de Type II :
Hypomanie, donc manie moins grave que le Type I.
Par contre, la phase de dépression dans le Type II est plus faible en intensité que dans le Type I, mais dure plus longtemps sur la durée, ce qui entraîne des pertes de neurones plus conséquentes.
Mais les dépressions sont plus fréquentes et plus longues et sont une souffrance et une gêne plus importantes sur le plan social.
L’évolution de la maladie est imprévisible, c’est-à-dire qu’il se peut que la personne n’est plus du tout de crise de toute sa vie ou qu’elle n’en est qu’une seule ou plusieurs, on ne peut pas prédire ce qui se passera dans le futur.
On ne peut pas passer de Type I au Type II ou inverse.
Un diagnostic n’est pas une vérité absolue, il peut changer avec le temps.
La personne de Type II peut avoir également des TOC, agoraphobie, crise de panique …
Des troubles anxieux, comme les tocs, une agoraphobie, des attaques de paniques (« crises de spasmophilie ») existent chez au moins 20% des patients ayant un trouble bipolaire.